Le décavaillonnage consiste à travailler le sol entre les pieds de vignes, la charrue décavaillonneuse retourne le cavaillon qui est au pied des souches afin d'éliminer les adventices à la sortie de l'hiver. En effet, la présence d'herbe favorise les gelées printanières et empêche un bon état sanitaire, le cavaillon doit être entretenu.
C'est une des tâches les plus délicates dans l'entretien de la vigne.
Ce travail demande une attention toute particulière. Le risque de détérioration du pied de vigne existe et dépend de nombreux facteurs d'environnement :
nature du sol, type et régularité de plantation, planéité de la parcelle, vitesse de travail, type d'outillage....
Le tracteur face au cheval
Le décavaillonnage au tracteur :
Les outils modernes sont aujourd'hui mécanisés et automatisés. Souvent un palpeur détecte le pied de vigne et déclenche le déplacement de l'outil. De plus, afin d'optimiser le rendement, ces décavaillonneuses travaillent sur 2 rangs à la fois.
Inconvénients :
- le palpeur abime le pied (cas des plantiers).
- l'utilisation de ces machines nécessite une plantation parfaite (planéité et parallélisme) pour éviter les accidents d'arrachage.
- ces mécaniques sont chères, à l'achat et à l'entretien.
- ce matériel nécessite un conducteur performant capable de regarder devant, derrière, à droite et à gauche en même temps, le tout à une vitesse proportionnelle au déplacement de l'engin.
- le travail est parfois mal réalisé, le palpeur détecte les adventices de fortes tailles.
- tassement du sol.
- nécessite un sol "roulable", météo parfois difficile en sortie d'hiver.
Avantages:
Le rendement est là si tout va bien (pas de casse mécanique ni arrachage, plantations parfaites, conducteur d'engin formé, condition météo,...).
Intérêt du cheval
Un cheval formé pour la vigne, s'arrête s'il sent la moindre résistance sur un pied de vigne, les accidents d'arrachages n'existent pas sur des pieds formés.
Le décavaillonnage au cheval permet une grande précision, une vitesse de travail adaptable et plus de sécurité pour les vignes.
C'est une solution évidente pour les plantiers, le travail au cheval a toute sa justification, car à ce stade, les vignes sont vraiment fragiles.
Inconvénients:
Travail plus lent ( 1 seul rang travaillé à la fois, mais vitesse de déplacement plus rapide que le tracteur).
Avantages:
- pas d'arrachage sur pieds formés.
- moins de tassement du sol.
- technique adaptée aux plantiers (pas de contact mécanique avec le pied).
- travail possible sur sol non "roulable" au tracteur; après de fortes pluies, fréquentes en sortie d'hiver, le cheval interviendra bien avant le tracteur, ce qui permet de ne pas prendre de retard sur la saison. (le temps perdu ne se rattrape pas)
- travail possible avec des adventices de fortes tailles (utilisation du palpeur optique de l'homme qui fait la différence entre un pied de vigne et une adventice) .
Le rendement du cheval
Sur un sol préparé (travaillé en fin de saison), le temps passé à décavaillonner au cheval est de 8 heures à l'hectare, ce qui rend le travail au cheval compétitif dans une démarche de rendement.
Il suffit de comptabiliser en face du coût du cheval :
- le coût de la machine (amortissement, entretien, consommation, charge de personnel,...)
- le coût de formation des conducteurs d'engin moderne.
- le coût de la remise en état des parcelles (arrachage, casse).
Par conséquent, le travail au cheval est à considérer, pour rester performant sur certaines parcelles difficiles, pour gagner du temps quand le tractoriste est aussi responsable de la cave ou des livraisons...
La traction animale doit être complémentaire au tracteur.